Au-delà du coût financier des activités sportives et culturelles, nous avons aussi vu en cours que dans les milieux sociaux défavorisés la reproduction sociale est beaucoup plus présente. En effet, de nombreux pères ouvriers par exemple, ayant pratiqué un sport dans leur jeunesse comme le rugby ou le foot, vont transmettre cette passion à leurs enfants par imprégnation et pratiques directes, ce qui va les pousser à pratiquer ce sport à leur tour. Dans les milieux sociaux favorisés, en revanche, l'enfant est plus libre du choix de ses activités, qui sont souvent beaucoup plus variées. C'est ce qu'a montré Robert Peterson dans Changing highbrow taste : from snob to omnivore, où il distingue deux types d'individus : les individus univores et les individus omnivores. Les individus univores ont une unicité de goûts dans chaque pratique : ils n'aiment qu'un seul genre musical, qu'un seul genre littéraire, etc. Les individus omnivores, eux se caractérisent par une pluralité de goûts dans chaque domaine ; ils aiment à la fois les genres populaires et les genres savants : par exemple, ils écoutent à la fois de l'opéra et du rap. Peterson observe que dans les milieux favorisés, se trouve une grande proportion d'individus omnivores et, à contrario, que les individus univores sont fortement représentés dans les classes sociales inférieures.